(Ac.2,14a.36-41 ; Ps 22 (23) ; 1P. 2, 20b-25 ; Jn 10, 1-10)
Mes Sœurs et mes Frères,
Après avoir marché avec le Christ ressuscité sur nos Chemins d’Emmaüs, il se présente encore à nous aujourd’hui comme le « Bon Pasteur ». Le bon pasteur nourri ses brebis et en prends soin. Il les élève avec amour et risque sa vie pour elles. « Quand il a poussé dehors toutes les siennes, il marche à leur tête, et les brebis le suivent » (Jn10,4).
Nous sommes invités à oser l’inconnu comme le Bon Pasteur et prendre des risques, dans la foi, la confiance. En général, nous avons peur de l’inconnu. Nous ne sortons pas de notre zone de sécurité. Oser l’inconnu, c’est imaginer quelque chose de nouveau et oser l’entreprendre audelà des chemins battus. C’est sortir de nos ornières, actionner la foi en Dieu contre vents et marées. C’est également tester de nouvelles possibilités, battre en brèche les murs qui s’appellent « on a toujours fait comme ça ». Certains parmi nous disposent de cette qualité comme talent naturel, d’autres se l’approprient plutôt par apprentissage et expérience. Dans tous les cas, elle se développe. Il nous sied alors de la sanctifier pour la mettre au service du Seigneur.
Oser dans la foi n’est pas une garantie pour la réussite. Il y aura des blessures, voire des échecs. Bien souvent, nous perdons confiance, de peur que l’on se heurte à nouveau à la même pierre, et nous avons du mal à motiver les autres. C’est risqué de conseiller aux jeunes de prendre des risques, quand nous avons nous-mêmes échoué. Mais si nous échouons, cela ne veut pas dire que les autres ne devraient plus rien oser. Seulement, celui qui est ressuscité des cendres des risques de sa foi et qui constate que Dieu est vivant, et que la promesse de sa présence s’applique encore, est capable d’encourager les autres d’oser, eux aussi, quelque chose de nouveau.
Pour réaliser ce pari fou en Dieu, nous devons nous laisser « tailler » au travers des aléas de la vie. Retenons cette maxime des anciens : « L’échec fait tomber le perdant mais il inspire le gagnant ».
Un gagnant c’est celui qui sait apprécier le talent des autres. Si nous nous sentons menacés par nos collaborateurs plus compétents que nous dans certains domaines, nous allons jouer de notre autorité et étouffer tout le potentiel. Nous allons finir par être entouré de médiocre et atteindre très tôt les limites de notre incompétence.
Pierre SONTE, Curé
Un bon pasteur connaît ses limites et sait apprécier le capital humain dont il est entouré. Sous sa direction, les talents des autres peuvent éclore. Ceux qui ont envie de servir selon leurs qualités, leurs charismes seront encouragés dans la juste mesure des choses et pour le bien de la communauté.
Frères et Sœurs, pour que notre vie chrétienne porte du fruit qui demeure, nous devons l’axer sur une présence à l’autre de manière cordiale comme le Christ le fait pour ses brebis.
En fin de compte, les gens que nous servons, que nous sommes appelés à servir, et à qui nous communiquons l’Évangile en dehors de l’Église, de près ou de loin, ne retiendront que très peu de ce que nous avons dit ou fait. Mais ils se souviendront souvent, presque toujours, de la manière dont nous l’avons dit ou fait. C’est la manière de l’exprimer qui laisse l’impression la plus durable, pour le meilleur ou pour le pire. C’est une exhortation de l’Apôtre Pierre : « faites tous vos efforts pour joindre à votre foi la vertu, la connaissance, la maîtrise de soi, la persévérance, la piété, la fraternité et l’amour. Elles ne vous laisseront pas sans activité ni sans fruit… » (2 P 1.4-8).
« Ce qui importe, ce n’est pas ce que nous pensons faire pour Dieu, mais ce que Dieu opère en nous et au travers de nous. C’est cela qui demeure en éternité. Au lieu de nous construire des monuments à notre mémoire, nous devons construire le Royaume de Dieu. Et quand nous ne sommes plus là, d’autres vont poursuivre ce travail » (Klaus Müller, Missiologie, 2006, n°1, p.4.)
Prions en ce jour, pour les vocations : vocations à l’union conjugale, en n’oubliant pas qu’un mariage plein de joie et plein de vie, est un formidable témoignage pour les brebis égarées, et un vrai réconfort pour les brebis en difficulté au sein du troupeau. Vocations au sacerdoce, vocations à la vie religieuse.
Pierre SONTE, Curé